Robert Davezie 1923-2007 prêtre, militant, poète
Né le 30 avril 1923 à Saint-Gaudens (Haute-Garonne), Robert Davezies, fils d’un dessinateur industriel, prépare, en 1940, le concours d’entrée à l’Ecole polytechnique. Il ne peut passer l’examen pour raison de santé et obtient par correspondance une licence de mathématiques en juin 1945. Il entre, le 2 octobre 1945, au Grand séminaire de Tarbes, est ordonné prêtre le 29 juin 1951 et nommé vicaire à Lannemezan. Il demande à entrer au travail mais n’y est autorisé, en 1953, qu’à titre de physicien dans une équipe de la recherche scientifique à Paris de la Mission de France. Etudiant à la Sorbonne, il travaille dans les laboratoires de Physique de l’Ecole normale supérieure et suit les cours de l’Université nouvelle du Parti communiste. Il rencontre des Algériens au sein du groupe Coopération et participe, au printemps 1956, à la création du Comité de Résistance spirituelle qui publie en mars 1957, Des rappelés témoignent… qui dénonce les tortures de l’armée française en Algérie. Convaincu du droit à l’indépendance du peuple algérien, il entre, le 1er juin 1957, dans un réseau de soutien au FLN. Il s’occupe en 1958 de la publication de La question algérienne aux Editions de Minuit. Permanent des réseaux de soutien, « Martin » dans la clandestinité s’occupe des passages de frontières, de la collecte et de l’acheminement des fonds. Identifié comme l’un des passeurs du militant FLN qui a tiré, le 15 sept. 1958, sur J. Soustelle, ministre de l’Information, il est recherché et rejoint, le 16 octobre 1958, l’état-major de la Fédération de France du FLN à Cologne. Il visite des camps de réfugiés à la frontière algéro-tunisienne, publie Le Front, en oct. 1959 et voyage aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse et en Belgique où il soutient les déserteurs et insoumis de Jeune Résistance, créée en mai 1959. Il est condamné le 16 avril 1960 par défaut à 10 ans de prison et 20 ans d’interdiction de séjour dans le procès de l’Organisation spéciale du FLN. Arrêté le 29 janv. 1961, il est condamné, le 15 mars 1961 pour faux et usage de faux à 4 mois de prison. Il participe, à Fresnes, au comité de défense du FLN, donne des cours aux détenus et publie Le Temps de la justice. Son procès est celui de la guerre d’Algérie et de la colonisation. Condamné, le 12 janvier 1962, à 3 ans de prison, il est libéré le 4 juillet 1962 pour raisons de santé. Il oeuvre pour la libération des Français condamnés pour soutien au FLN, participe à Solidarité, créée en déc. 1962 par H. Curiel pour aider les mouvements de libération, voyage en Afrique, en Angola notamment, et publie deux livres Les Angolais et la guerre d’Angola, en Amérique du Sud et aux Antilles. Désireux de faire la révolution en France et dans l’Eglise, il co-fonde, en mai 1968, le Comité d’Action pour la révolution dans l’Eglise (CARE) puis en novembre Echanges et dialogue qui milite pour le droit au mariage, à l’engagement politique et au travail des prêtres. Il est l’un des fondateurs, le 11 juin 1970, du Secours rouge, mouvement de soutien aux prisonniers politiques d’extrême gauche. Il est aussi à l’initiative de l’appel du 22 mai 1979 qui donne naissance au Collectif pour une Eglise du peuple dont il est le co-secrétaire. Il ne sépare jamais ses engagements politiques de son engagement religieux et le traduit dans ses nombreux livres et recueils de poésie.
